Bâtie sur la cité maya Zaci, Valladolid fut une des premières ville espagnole de la nouvelle Espagne. Construite selon le plan adopté habituellement par les conquérants : des rues perpendiculaires avec au centre une place carrée : le Zocalo. Le Zocalo est l’espace où les habitants se retrouvent à la tombée de la nuit. Des arbres, de l’herbe, de la fraicheur et des bancs. Notamment ces petits sièges à deux places ou l’on s’assied face à face facilitant la conversation chez nous on les appelle les fauteuils confidents. Le soir les gens y déambulent en famille au son assourdissant des oiseaux qui rivalisent de cris. On y trouve aussi des taqueria ambulantes et des chariots vendeurs de bonbons. Au sud du Zocalo : la cathédrale bâtie avec les restes de monuments maya est orientée vers le nord (fait exceptionnel).
Valladolid a un passé tourmenté construite sur les ruine de Zaci. Le conquistador espagnol lui donna le nom de la capitale de l’Espagne d’alors. Les mayas se révoltèrent et furent matés. Elle fut le théâtre de combats sanglant au 19ème siècle lors de la guerre des castes opposant les mayas à la population blanche. Les derniers mayas rebelles furent exterminés en 1908
Les rues de Valladolid sont bien agréables à parcourir. On y découvre une succession de maisons coloniales aux façades lisses et colorées. Toutes sont construites sur le même schéma deux fenêtres une porte centrale un patio / Jardin. La circulation automobile au centre est très importante car c’est là que se concentre toutes l’activité commerciale. Si le problème de la pollution n’a pas été résolu (ça pue la rage) celui du stationnement lui est réglé par la profusion de petits parkings payants Des cours intérieurs spacieuses ont été transformées à cet effet. En fin de journée la circulation est réglée par les feux de signalisation doublés d’un policier gesticulant et sifflant avec force et conviction. A chaque croisement son feu et son policier dans une chorégraphie amusante mais efficace.
Que faire à Valladolid ? Une fois visité la cathédrale, flâné dans le zocalo et déambulé dans les belles rues colorées, on peut tenter une visite du « convento San Bernardino ». Ce qui donne accès au premier cénote de la visite. Le sous-sol du Yucatan est calcaire et donc propice à la formation de grottes remplies d’eau douce. La chute de LA météorite qui a mis fin aux dinosaures a été tellement violente que les « plafonds » de ces grottes se sont effondrés créant par ce fait des cénotes. San Bernardino a été construit sur un cénote, Le cénote Zaci se trouve au centre de Valladolid. Les Mayas construisaient leurs cités près de cénote car ils constituaient une inépuisable réserve d’eau douce. Il y a autour de Valladolid des dizaines de cénotes tous surexploités par le tourisme. Il y a tant de visiteurs que le temps de la découverte est limité. Le plaisir étant évidemment dans le cénote quand le soleil l’inonde de sa lumière. Si le trou est petit cela peut être extrêmement bref et a certains moments de l’année seulement. Ainsi celui que j’ai visité ne bénéficiait de cet instant magique qu’au mois d’août vingt-cinq minutes par jour. Tant pis pour la photo arrangera cela avec photoshop.
Une autre visite qui s’impose près Valladolid c’est Chichen Itza la pyramide qui est reprise dans la liste des « nouvelles merveilles du monde » Il faut dire quelle est impressionnantes. Le trajet en collectivo (minibus alternative privée au transport en bus) dure une demi-heure. Il est conseillé visiter le site à l’heure d’ouverture Je me suis donc pointé à 7h au départ pour voir partir le collectivo. Comme ils ne partent que remplis, j’ai dû attendre le suivant. Nous avons démarré à 9h, à l’arrivée le site était déjà bondé. La foule se bousculait devant les guichets mais l’organisation est géniale. Une fois passé les guides spontanés officiels ou non mais tous payants. On arrive sur l’esplanade de la pyramide appelée El Castillo. Malgré la foule le spectacle est époustouflant Chichen Itza a connu deux périodes d’apogée. Elle fut fondée par de Maya venu de des environs de Bacalar entre 450 et 500 PC Après une période de splendeur, la ville décline Et en l’an 1000 elle est repeuplée par des toltèque venu du Nord. Elle retombe dans l’oubli au 12ème siècle. Son architecture est très complexe et met en exergue leurs connaissances en astronomie
Actuellement le lieu est exploité pour le tourisme. Les allées sont encombrées de stands de vendeurs de souvenirs colorés : les statuettes, les couvertures, les t-shirts, les bijoux, et les appeaux imitant le cri du jaguar ou de divers oiseaux. On ne s’ennuye pas sur le site. Je n’ai pas suivi de guide car la visite avec eux s’éternise. Car ils ont le souci du détail. Ils désignent l’objet de leur exposé avec leur pointeur laser. Comme ils sont nombreux certaines frises ressemblent à des vitrines de Noël
Les Vallisoletanos n’aiment pas cuisiner aussi confient-il cette corvée à des spécialistes qui sont les rois un « à emporter » Dans leur échoppe s’alignent les sacs de repas à emporter. Il y a une table et des étagères. Vers midi, c’est le défilé
Je me suis logé à l’hostel « Tunich Naj ». C’est sans doute la consonance indienne qui a poussé cette voyageuse d’un âge certain à choisir cette auberge. Une petite dame toute sèche mais très musclée qui trottinait, toute la journée, le dos un peu vouté mais le pas ferme. Je ne suis pas très doué pour évaluer un âge, mais je lui aurais donné une bonne soixantaine. Pas l’ombre d’un sourire, ni bonjour, ni bonsoir, elle est restée muette pendant tout mon séjour. En gros une bien désagréable personne qui régnait en maître sur la commande de l’air conditionné qu’elle maintenait à 20°(ce qui est glacial ici). Si je vous en parle c’est que chaque matin toute la chambrée, ébahie, assistait à un striptease doublé d’une séance de yoga qui durait de 6h à 7h du matin. Un spectacle dérangeant
Un autre personnage qu’on a vu débarquer est cette allemande qui voyageait seule avec son fils âgé de 3 ans. Lourdement chargée elle trimballait une énorme valise à roulette, un sac à dos pas petit non plus, un sac ventral et un petit vélo. Elle est particulièrement désorganisée, et très logorrhéique. Elle semble m’avoir pris en sympathie. Comment fais-je pour attirer tous les canards boiteux (ou les cubaines vénales)
Finalement Valladolid est une petite ville à taille humaine où il fait bon vivre. Les rues sont propres et colorées on y trouve de tout ce qui n’est pas les cas de Merida. Mon étape suivante.
commentaires sur ton mail... bises Jo
RépondreSupprimerça fait plaisir de lire ton reportage de voyage, c'est comme si on était sur place sans avoir à courir de gauche à droite. Merci Philippe et fête bien l'an qui vient...22 le v'là. Bien cordialement.
RépondreSupprimerCool de lire le compte rendu de tes aventures au pays de la tequila et du pulco
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