04 mars 2022

Guanajuato


La capitale de l’état du même nom, encore une ville de montagne, une ville s’étendant sur plusieurs collines Un dédales de rues set de tunnels s’entrecroisant, des ruelles parfois si étroite qu’on peut s’embrasser du balcon à l’autre. Ici pas de Zocalo mais plein de petites maisons de couleur, une ville riche d’histoire mais aussi riche tout court car on extrayait de ses mines près des 40% de la production mondiale d’argent au temps des conquistadors.


Le bus me dépose au fond de la vallée à sept kilomètres du centre-ville. C’est ce qu’on appelle « le terminus central des autobus ». Un peu fatigué, le genou pas très frais et la cheville qui ne vaut guère mieux, je choisi le taxi. En tant que bruxellois, je me méfie toujours des taxis, par a priori je les trouve trop cher. Ce ne sont pas les 70 pesos qui vont me ruiner. Presque 3€ c’est à peine le prix du tram à Bruxelles, et il me dépose à la porte de l’hostel et se charge même de mon sac.

L’hostel est un peu particulier il est situé dans un restaurant japonais et n’a que deux chambres de quatre lits superposés, j’en occupe une tout seul. Les voyageurs bénéficient d’une réduction de 20% au restaurant. L’hôtelier me présente sa femme, une métisse mexicaine japonaise. Puis il me fait visiter les coins intéressants de la ville. Il me conseille aussi quelques bars sympas. Puis il m’abandonne car il bosse sur l’ouverture un autre restau dans la ville voisine. Un accueil très personnalisé comme j’en ai rarement connu.


Je passe donc ma première journée à me perdre dans le labyrinthe coloré et à repérer les petites places ombragées où glougloute une fontaine. Ma première activité dans les villes que je découvre est toujours de trouver le coin de l’expresso matinal et l’endroit du jus d’orange pressée auquel j’ai pris goût. Ma première impression est celle d’une ville très animée. Les gens dans les rues pleines de charmes, les maisons sont peintes de couleurs pastel et on peut s’exclamer à chaque carrefour. De nombreuses rues sont piétonnières et il ne fait pas bon être conducteur de voiture tant la circulation est dense. Les trottoirs sont étroits alors tout le monde déambule au milieu de la rue. A Guanajuato aussi chaque maison a son histoire brièvement résumée sur un panneau en céramique et on peut découvrir au fil de la promenade les monuments importants de la cité.

La Basilique toute orange baroque mais sobre qui égrène les quart d‘heures au son de son carillon un peu fèlé. Elle domine la place de « La Paz » encombrée de terrasses de bars restaurants. Milieu de l’après-midi c’est l’heure des Mariachis qui offrent une sérénade cuivrée à tous les couples dégustant leur « micheladas » On découvre aussi les tunnels car Guanajuato est une ville gruyère parcourue de souterrains raccourcis sombres et surprenant car on ne sait pas où ils mènent. Sur certains édifices on peut voir bien au-dessus de sa tête une petite plaque indiquant le niveau de l’inondation qui a dû être bien impressionnante. Au détour des ruelles on croise les « callejoneadas », des jeunes gens portant des costumes espagnols du XVII siècles et qui proposent le récit de légendes de la ville. La place qui ressemble le plus à un Zocalo s’appelle « el jardin » une place bordée de restaurants chics dont les arbres taillés en cylindre ne laissent presque pas passer la lumière.


Guanajuato est la ville où débuta la guerre d’indépendance la prise de « l’Alhondigas de Granaditas » (réserve de blé transformé en place forte) par le père Hidalgo à la tête des insurgés. La légende veut qu’un des rebelles, Pipila, bouta le feu à la porte de la forteresse, ce qui permit à ses compagnons de remporter la victoire. En souvenir de cela, on dressa une monumentale statue à son effigie au somment d’une des collines de Guanajuato. La vue depuis la statue est inoubliable. Les fainéants y vont en téléphérique, les très courageux y vont à pied les autres en bus. Aujourd’hui l’Alhondigas est un musée qui relate toutes les étapes de l’histoire de l’indépendance du Mexique et notamment la triste fin du père Hidalgo dont la tête orna un des quatre coins de la forteresse jusqu’au départ des Espagnols les autre coins furent décorés par les têtes d’Allende, Aldama et Jimenez. Cela se passait en 1810 la bataille fit plus de 300 morts.

Guanajuato étant célèbre aussi par ses mines j’ai voulu en visiter. Malheureusement deux des mines étaient fermées, Covid oblige, et j’ai renoncé à descendre les 500 marches de la visite de l’autre parce qu’il aurait fallu les remonter. Le guide parlait Espagnol comme un robot qui devait placer un maximum de mots en un minimum de temps  Je n’ai pas compris grand choses. Je gardai quand même un bon souvenir du temple construit là par le propriétaire de la mine pris de remords pour les traitements inhumains infligés aux mineurs


Quand en 1865, on décida d’agrandir le cimetière Il fallut exhumer caveaux dont la redevance n’était pas payée et la surprise fut grande quand on s’aperçut que les corps étaient momifiés. On découvrit une centaine de corps déshydratés qui furent réunis dans le musée des momies. En fait toutes les conditions étaient réunies était réunies pour une parfaite conservation des corps, Les caveaux étaient scellés donc pas d’oxygène La chaleur favorisait l’évaporation de l’eau corps et les cercueils en bois absorbaient le surplus d’humidité. Résultat des corps déshydratés la bouche ouverte dans un dernier rictus assez impressionnant. Comme les caveaux étaient nominatifs l’histoire des défunts était connue dans la majorité des cas. Notamment le Dr Remigio Leroy né à Paris en 1815 qui s’établi à Guanajuato où il se maria avec Dolores Madariaga après ses études de médecine à Mexico, Il est mort de dysentrie cinq ans avant d’être exhumé car n’ayant plus de famille vivante pouvant réclamer son corps. Il fut la première momie de Guanajuato..

















 

1 commentaire:

  1. Cette ville a l'air bien sympa ! Mieux que Mexico qui te vaut des soucis (les papiers au 1e passage, la chute au 2e...). Chapeau pour l'arbre taillé en rond ! J'espère que ton genou ira bientôt mieux sinon tu vas tomber dans la catégorie des fainéants, ce serait dommage ;-))

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