28 février 2022

CDMX le retour



Il me restait des tas de choses à faire à Mexico qui, finalement, est un excellent point de départ pour découvrir d’autres villes. Deux sites incontournables : le musée d’anthropologie qui m’avait tellement impressionné lors de mon séjour précédent et le musée Frida Kahlo dont l’accès est si difficile car la demande est excessive.

Le premier est toujours aussi intéressant l’architecture est impressionnante gigantesque avec un énorme jeu d’eau dans la cour. J’y suis entré vers 10 heures, j’en suis ressorti à 17 heures sur les genoux  et le cerveau en bouillie car les explications sont en majorité en espagnol. Mais heureux d’avoir pu fixer de nombreuses informations sur les civilisations préhispaniques. C’est surtout la chronologie qui me faisait défaut.

Le musée Frida Kahlo lui, m’a déçu ; La Casa Azul est une belle maison mais la visite est pénible. L’obligation de réserver une fenêtre de visite qui n’excède pas 15 minute par internet est déjà en soi une contrainte qui me fais ch suer. Arrivé sur place, à deux pas de la calle Brusellas, on est canalisé par groupes de 10 dans la première salle. On doit promettre de ne pas prendre de photos puis on attend que la salle suivante soit vide pour y pénétrer. Une gardienne derrière nous, une autre devant. Le même rythme tout au long du parcours. Que la salle soit intéressant ou non, on a le même temps pour la visite. Dans chaque salle, des œuvres de Frida Kahlo ou de son mari Diego Riviera ou de ses souvenirs, ou encore des ex-voto qu’elle a collectionné. Pas une explication, pas une allusion à sa biographie. Bon, on voit son atelier, sa cuisine son lit enfin son jardin. Le chemin de la visite se termine par la boutique le tout dure une heure sauf si on traine à la boutique.


Le musée est situé dans le quartier de Coyuacan où la promenade est très agréable surtout le WE. Les maisons sont basses colorées. Le quartier regorge de petit bar les gens flânent ou lisent, les jeunes flirtent dans les parcs, les jeunes filles crop top ventre au vent et cheveux bleus, vert ou rouges, rient des plaisanteries de leur copains tatoués. Car les gens, pas riens que les jeunes, sont, en grande majorité, tatoués. Pas des tatouages discrets, des qui remplissent le bras ou les deux ainsi que les jambes, certains se sont fait tatouer le visage. Bien que les dessins, en majorité fait de motifs géométriques, ne soient pas vilains. Je ne m’y fais pas et encore moins dans le visage.

Au musée d’anthropologie j’avais appris que le village de Tlatelolco voisin de Tenochtitlan (ancienne Mexico) hébergeait la place du marché traditionnel pour les Aztèques. Ce marché était le plus important de la région. Cortes fut impressionné par sa grandeur et son organisation. Il fit raser le temple de Quetzalcoatl qui s’y trouvait et utilisa les pierres pour construire le temple de Santiago après la bataille finale de la prise de Tenochtitlan qui fut particulièrement sanglante Actuellement restent les ruines aztèques, l’église Santiago et un haut building les centre Culturel Universitaire. La proximité de ces trois monuments fit nommer l’endroit la place des trois cultures car réunissant le monde précolombien, la période hispanique et la période moderne.


C’est sur cette place hautement symbolique que fut signé en 1967 un traité visant à créer une zone exempte d’arme nucléaire en Amérique Latine. C’est aussi sur cette place qu’en 1968 plusieurs centaines d’étudiants furent tués par l'armée et la police sous l'ordre du président Gustavo Díaz Ordaz.

Et c’est aussi sur cette place que je me suis vautré lourdement. Le curé de la paroisse m’a relevé. J’étais bien sonné, mon appareil photo un peu cabossé, ma cheville tordue et mon genou contusionné. C’est tout boitillant que je suis revenu à mon hostel en passant par une pharmacie pour m’approvisionner en ibuprofène. Un gentil photographe du coin a redressé le capot de mon appareil photo qui ne fermait plus. Et je suis resté allongé jambe en l’air pour le reste de la journée.

Le lendemain à l’aube je me rendais au sanctuaire de Monarques à peine remis de mes émotions. Ça faisait partie de ma « to do » liste. Ce n’était pas un genou en compote et une cheville enflée qui allait me faire renoncer. Les monarques sont ces beaux papillons orange et noirs qui migrent du canada au Mexique du mois d’août au mois d’octobre. La migration se fait sur plusieurs générations. Ils se rassemblent dans une toute petite région du Mexique dans l’est du Michoacán.


Au printemps leurs descendants entreprennent le voyage retour. Plusieurs sanctuaires existent dans la région certains difficiles d’accès : bus, puis camionnette et logement sous tente (à 2800 mètres d’altitude très peu pour moi) J’ai trouvé une petite agence qui offrait le service pour un moindre coût. Ce ne serait pas Le Sanctuaire qui pullule de papillon mais j’en verrais quand même. Le voyage en bus était sympa. Quelque sursaut d’adrénaline quand je me suis aperçu que j’avais égaré mon billet de réservation. Dans le bus le chauffeur passait de la musique des années 60 mais en espagnol. Je les connaissais tous mais pas moyen de retrouver un titre en anglais. Au bout de 5 heures on arrive. C’est un peu l’usine un grand parking à moitié plein d’autobus, le reste de voiture. D’innombrables stands de souvenirs autant de stand de nourriture et un défilé de gens qui descendent du bois l’air ravi. On apprend qu’il faudra monter « un pocito » (je cite) mais qu’on peut y aller en cheval. Moi je fais le fier malgré mon pied qui s’était bien reposé dans le bus. On me propose un bâton de marche et je commence à grimper. C’est au bout de 200 mètre que j’ai demandé un cheval. Je n’étais pas le seul. Le canasson qu’on m’alloue devait avoir mon âge tant il soufflait. Et j’avais un guide pour moi tout seul qui m’avait déjà bien assisté pour grimper sue la bestiole. Ces 200 mètres de grimpette m’avaient mis les mollets en compote. Vous l’aurez deviné : je ne suis pas un grimpeur, ni un cavalier. Au bout d’un chemin interminable. Je descends de cheval encore quelques mètres de grimpette et on découvre des nuages de papillons. Mon guide dit qu’il fait trop froid et que la plupart dorment en grappe dans les branches. Mais il n’arrive pas à atténuer mon enthousiasme. Après quelques photos il est temps de laisser la place aux suivant ; le soleil commence à se voiler et la température à baisser encore.
Maison de l'inquisition

Se promener dans les rues du centre de Mexico est un réel plaisir. D’abord l’espace. Ici pas de ruelles sombres mais de larges rues de nombreux piétonniers et de somptueux bâtiment. On a un parfois l’impression de parcourir un livre d’histoire car chaque bâtiment ancien à son histoire racontée en quelques mots sur une plaque. Ici untel est né, là la maison été construite par untel, plus loin s’est déroulé tel évènement. Souvent on peut visiter l’endroit si bien qu’un parcours qui devait durer vingt minutes prend toute la matinée. Un vrai puzzle ; petit à petit on met les pièces en place. On rétablit la chronologie de la conquête par Cortes, ou les étapes de la guerre d’indépendance. On circule la tête en l’air mais attention aux marches.


Les commerces sont regroupés par quartier. Mon hostel est dans le coin des photographes, un peu plus loin il y a les vendeurs de lunettes qui proposent à chaque passant un examen sérieux de la vue. Quant aux dentistes, ils ont aussi leurs rabatteurs dans un autre quartier. Mais les gens passent, peu se laissent tenter. On n’imagine pas cela chez nous. Plus amusant si vous passez quatre fois au même endroit à quelques minutes d’intervalle vous serez interpellez à chaque fois par la même personne et puis par la suivante qui dépend du magasin d’après. On finit par s’habituer. On se fait aussi interpeller par les musiciens genre armée du salut dont la machine à musique est déréglée et sonne faux. Le long des piétonniers circulent aussi ces couples d’aveugles qui avancent à tâtons en se tenant par les coudes tout en chatant des air nostalgiques

A l’hostel j’ai rencontré un français de mon âge qui avait travaillé dans les années 80 au Mexique. Il me disait combien il avait été impressionné des progrès fait par le pays en si peu d’années. A l’époque me disait-il la pollution dans la capitale qu’on disait « Mexico ville morte » des mesures ont été prises entre autre la circulation alternée et la pollution n’est plus un problème. Le problème c’est l’eau. La maire de Mexico est très préoccupée par tous les problèmes liés à l’environnement. Ils ont de très bonne université de très bons ingénieurs et sont particulièrement pointus dans l’architecture en terrain sismique. Le PIB du Mexique vient parait-il juste après celui de la France.


A l’hostel, ma « roomate » Vicky, était une américaine fort originale toujours à l’affut d’un repas bon marché, elle ramassait les bouteilles en plastique de l’hostel pour gagner quelques pesos afin de se payer un buffet au restau chinois. Elle devait avoir plus de soixante ans, était dans l’hostel depuis plusieurs mois, parlait avec tout le monde dans un anglais mitigé d’espagnol. Elle avait une silhouette de bibendum et une démarche de pingouin. Toujours prête à donner un coup de main ou un conseil. Elle avait aménagé son lit comme une tente avec des paréos et prévenait quand elle allait s’endormir qu’elle ne serait plus disponible pour personne car elle dormait avec ses boules quiès et un masque. Sa seule requête étant qu’on ne ferme pas la porte de la chambre car elle avait au cours de la nuit de fréquentes envie de toilettes et qu’elle ne voulait pas déranger les autres par des bruits de serrures. Très discrète sur son existence j’ai fini par apprendre qu’elle vivait moitié au Nicaragua où elle avait un refuge pour sans papiers, moitié au Mexique. Originaire de Californie elle avait été mariée avait une fille mais avait décidé de tout quitter mais gardait un fréquent contact téléphonique avec sa fille. Un phénomène !

Il y avait aussi ce népalais qui ressemblait aux roumains qu’on voit chez nous dans les rues. Très foncé toujours un sourire aux lèvres Il saluait aux autres hôtes timidement en faisant des courbettes sans jamais obtenir leur attention. Je n’en suis pas fier, mais je ne lui ai jamais adressé la parole. C’est fou comme certaines personnes peuvent être d’emblée antipathique et ce purement arbitrairement.

Une bonne partie de la clientèle de l’hostel était de mon âge ce qui est assez rare. Ainsi ce Mexicain de Oaxaca qui venait à Mexico pour pouvoir exprimer ses doléances au président. Je n’ai pas vraiment compris la nature de ses revendications mais si elles étaient aussi importantes que la force de ses ronflements nocturnes elles risquaient d’impressionner le président.

Pierre du Soleil


Où je prends mon petit déjeuner

Encore une bâtisse historique

Ambiance cool à Cocuyacan



Petite imprimerie artisanale

 

 

21 février 2022

Taxco - A bout de souffle


Un petit trajet en bus, un bus bien luxueux ! Nous avons reçu des boissons, des écouteurs et bien sûr des chips. Les écouteurs, c’était pour revoir le 5ième épisode de « Harry Potter ». J’ai passé mon tour. Nous traversons d’abord une zone boisée entourée de volcans puis une plaine jusqu’à « Cuernavaca » je ne sais pas pourquoi ce nom me fait rêver. Puis commence un trajet dans les montagnes, on monte, on monte et on découvre Taxco. Une ville de 54.000 habitants accolée à la montagne. Depuis la route l’image qu’on en a est un sommet constellé de petites taches blanches. Au milieu, se détachent la coupole et les deux clochers de la cathédrale. Sournoisement le bus nous dépose au pied de la ville qui accuse un dénivelé plus de 400 mètres.

Au cours de mes cinq jours de séjour je n’ai pas vu une rue horizontale. Le marché comporte cinq niveaux. Mais qu’importe c’est splendide. Un dédale d’étroites rues pavées de galets de basalte, des maisons blanches, une pléthore d’étals de fruits et légumes de vendeur de tacos. Ca crie ça s’interpelle. Les rez-de-chaussée sont quasi tous destinés au commerce de l’argent, métal qui a fait la richesse de la ville. Ce commerce, aujourd’hui, est destiné aux touristes Quand je dis touriste, je ne parle pas d’étrangers, les mexicains voyagent beaucoup et sont les premier clients des bijouteries. Le charme de Taxco en fait une destination prisée pour les lunes de miel.

Je n’ai pas mis longtemps à découvrir la cathédrale. Et là le choc. J’ai vraiment l’impression d’être en Amérique Latine. Les vendeurs de chapeaux, les vendeuses de couvertures colorées circulent parmi les touristes qui admirent la cathédrale de style churrigueresque (traduisez : plus baroque que ça, tu meurs) à côté, il a un kiosque ombragé : le Zocalo des bancs où s’asseoir et se remettre de tant d’émotion. Tout autour de la place, des bijouteries et au premier étage des restaurants dont l’accès est parfois énigmatique. Se promener dans les ruelles est une perpétuelle découverte de jolies maisonnettes, de points de vue cachés. On ne s’en lasse pas. Seuls les mollets crient : Stop !! Au sommet du village, il y a une statue du Christ. Le défi étant d’y aller à pied. Les moins courageux s’y font conduire en coccinelle.  Ces taxis infatigables pullulent dans les ruelles taxquéniennes car, dotés de traction avant, ce sont les seuls véhicules qui ne patinent pas sur les galets de basalte. J’ai relevé le défi… j’étais mort. Je suis aussi allé au téléphérique pour profiter du point de vue. C’était magique mais exténuant. Les « taxqueños » qui me croisaient tout essoufflé me disaient : « poco a poco » ou « despacito »

Alentour de Taxco, plusieurs sites sont dignes de visite. Le plus connu : las posas de Azules de Atzala se présente comme une suite de bassins naturels d’eau turquoise et de cascades. C’est un site écotouristique apprécié par les familles du coin ; un lieu de pique-nique et de jeux aquatiques.


On circule de bassin en bassin par des petits escaliers de bois assez glissants .Les plus téméraires sautent depuis une hauteur pour impressionner leur compagne mais j’ai vu des filles accomplir le même exploit. Il y a une tyrolienne pour ceux que cela tente (pas moi) et bien évidement des vendeurs de chips de tacos et de michelada (boisson typiquement mexicaine à base de bière, allongée de jus de citron vert, du sel et d’une sauce type Maggi, sauce anglaise, sauce piquante à base de piments, allongée de jus de tomate). Le WE c’est bondé et l’ambiance est festive.


L’autre autre site est souterrain. Les grottes de Cacahuamilpa (un peu scato non ? après le popocatepetl !!) sont réputées comme étant les plus grandes grottes du monde. De nombreuses stalactites de formes diverses (bouteilles de champagne, animaux), plusieurs salles se suivent sur plus de deux kilomètres certaines atteignent 80 mètres de hauteur. Le chemin est balisé et un guide met l’accent sur les stalactites/mites et ce à quoi ils pourraient ressembler. Il fait très agréablement frais Lassé du discours du guide j’ai fait demi-tour, j’ai pu apprécier la qualité du silence du lieu une fois débarrassé de ses visiteurs. Un silence vertigineux. Lors du retour, notre chauffeur nous a fait profiter de la vue exceptionnelle sur Taxco. Une autre chose dont j’ai pris conscience à Taxco est la pureté de l’air Alors qu’à Mexico la pollution est un vrai problème.

La veille de mon départ le département de la culture a organisé un spectacle de danses folkloriques un peu comme à Puebla. Si j’ai bien compris l’idée était de représenter plusieurs époques de l’histoire mexicaine. Les filles étaient très mignonnes et les garçons usaient des leurs bottes avec conviction. Derrière les spectateurs, un groupe s’habillait en mode aztèque. Grelots aux chevilles, chapeaux de plumes et masques impressionnants.


D’abord la maitresse de cérémonie a allumé un petit braséro pour créer une fumée purificatrice. Toute la troupe y est passée. Puis les tambours ont commencé à sonner et les autres ont commencé à danser. Ils ont dansé de 14h à 20h. Où que l’on soit sur la place on sentait le son des tambours résonner dans son corps. Au début les touristes filmaient ou prenaient des photos mais au bout de quelques heures, ils se sont désintéressés du spectacle. Mais cela n’a pas découragé les danseurs. Au contraire, ils se sont succédés au tambour établissant un tour de rôle, les un dansant, les autres sonnant. Je pense que le spectacle n’était destiné qu’au public.

J’ai quitté Taxco les pieds en compote et les mollets endoloris mais ravi de ma visite. Et je suis reparti vers Mexico pour reprendre ma visite là où je l’avais laissée en prenant soin de changer d’hostel.


 









19 février 2022

Mexico gigantopolis



Le trajet depuis Puebla se déroule sans problème. Le terminal de bus de Mexico est gigantesque. Imaginez cinq Zaventem mais pour les bus Un énorme arc de cercle où se garent les bus entoure un énorme hall. Ça grouille de monde toutes les agence de bus sont représentées. Et au centre, comme un peu partout, au Mexique : des petits stands de restauration rapides taquerias, Burger King et consorts, des réparateurs de Gsm, des vendeurs de chips, de churros, de glace, de montres et un stand d’information ; VIDE.

Le moyen le plus rapide pour les longues distances à Mexico est le métro. 12 lignes, 195 stations c’est le plus grand réseau de métro d’Amérique après New York. Et on s’y retrouve facilement, les plans sont disponibles sur le net. Un trajet coûte 5 pesos (0,22€) il est facile de se procurer une carte et de la recharger. Les couloirs se croisent et s’entrecroisent, tout y est bien indiqué chaque ligne a une couleur, les directions sont claires, la foule se déplace de façon fluide. Les quais sont gérés par des policiers postés sur un podium. Il y en a plusieurs par quai qui rappellent, à voix haute qu’il est dangereux de s’approcher du bord du quai, qu’il faut se méfier des pickpockets et donc protéger son sac, que l’extrémité des quais est réservé aux femmes et aux enfants. Ils rappellent aussi l’importance du port du masque. Ils rappellent qu’il faut laisser descendre les passagers avant de monter. Un coup de sifflet autoritaire annonce la fermeture des portes. Des écrans de télévision passent les infos en boucle. Si une rame est trop pleine on patiente jusqu’à la suivante. On n’attend jamais longtemps. Et tout roule.

Si le métro et le terminal paraissent immense, tout à Mexico est démesuré, les avenues à 4 bandes les statues, le Zocalo, la cathédrale, les quartiers qui sont en fait des villages phagocytés par cette ville à la croissance exponentielle. Imaginez près de 22 millions d’habitants avec une densité de 6.200 hbts / km² La ville entourée de montagnes et de volcans .Elle a été bâtie par Hernan Cortez sur les ruines de Tenochtitlan, la capitale aztèque qu’il venait de conquérir. Or Tenochtitlan était-elle même construite sur une île flottante dont la stabilité était savamment entretenue par un réseau de canaux de drainage.


Le sol de Mexico n’est donc pas un exemple de stabilité. La plupart des édifices de cette époque sombrent et certains sont ainsi descendus de plus de deux mètres. La cathédrale aurait subi le même sort si on ne l’avait astucieusement stabilisée grâce à un financement Volkswagen. On peut vérifier son aplomb grâce à un pendule suspendu depuis le sommet de sa coupole. La Cathédrale domine le Zocalo.

Elle a été construite sur les ruines du « Templo Mayor » temple symbole sacré de la cosmogonie aztèque. Sous le Zocalo il y aurait pas loin de 80 temples enfouis et à jamais perdu. Seuls rescapés les restes du Templo Mayor où l’on a retrouvé la pierre du soleil également appelé calendrier aztèque. Le Zocalo est lui aussi impressionnant, 240 m de côté, la place est imposante. On l’appelle Zocalo car autrefois s’y trouvait la statue de Carlos IV. Quand on déplaça la statue, on laissa le socle qui se dit Zocalo en espagnol. Depuis toutes les places centrales des villes mexicaines s’appellent Zocalo.

Je disais donc tout est démesuré à Mexico city. Tout sauf l’espace que me réservait mon hostel pour dormir. D’emblée le lieu était suspect. L’hostel occupait une portion d’un espace restaurant/bar. Un long couloir, des portes, un cagibi réception. Chaque porte dévoilant un espace dormitory. Trois fois trois lits superposés, 40 cm d’espace entre les lits ça fait peu. Assez pour dormir, pas assez pour s’assoir ni pour se relever. C’est comme ça que j’imagine mon cercueil. La lumière collée à mon front m’éblouissait. Les toilettes dont je fais un usage modérément fréquent étaient allouées au restaurant donc éloignées de plus de 150 pas et fréquemment bouchées.


Pas pratique quand on est endormi et pressé. Les douches étaient aussi pas mal. Il fallait demander la lumière et faire tout une manipulation pour avoir de l’eau chaude. L’évacuation étant bouchée, on ne pouvait rien laisser par terre surtout pas ses chaussures. La première fois je les ai retrouvées flottant avec mes chaussettes dans le couloir. Enfin… j’avais eu de l’eau chaude. Le climat de Mexico est plus clément que celui de Puebla. Quand on choisit son hostel sur son application on sélectionne en fonction de la localisation, et du prix. L’hostel Mexico remplissait les deux critères et dans les commentaires personne ne mentionnait l’exigüité des lits. Moi je n’y manquerai pas.

Mexico centre historique grouille de vie. Tout espace vide est aussitôt utilisé pour vendre des masques anti-Covid, des tacos, des livres, des bijoux, des churros, des chips, des jus de fruits frais, Je n’ai pas dû chercher longtemps pour trouver un barista à mon goût et les tacos les meilleurs depuis Merida. Le soir, l’Avenida Juarez qui longe le parc Alameda pour rejoindre le Zocalo est particulièrement animée les gens s’y baladent, des groupes de musiciens par toujours doués mais enthousiastes jouent des airs des années ’80. J’ai même entendu le désormais classique « Hôtel California » d’autres dansent au son de leur smartphones amplifiés par une enceinte Bluetooth. Ceux-là préfèrent les classiques mexicains avec force cuivres.


Au coin de l’avenue Juarez près du Palacio « Bellas Artes » campent des femmes de Oaxaca en signe de protestation contre les injustices subies par les femmes du Chiapas.

A Mexico j’ai surtout marché visité les musées du centre : celui du Templo Mayor où on apprend les détails de la chute de Tenochtitlan et toute la symbolique des bâtiments, des temples qui constituaient la cité. Hernan Cortez ne parlant qu’espagnol avait recruté une interprète : La Malinche. Il a en fait sa maitresse et ne l’a quittée, après lui avoir construit une maison (actuellement en rénovation), que lors de l’arrivée de sa femme. La Malinche, réputée traitresse ne l’était pas en fait, Elle était d’origine Nahua peuple rival des aztèques mexicana.


J’ai voulu visiter le musée Frida Kahlo mais une fois de plus je me suis fait refouler les places étant sold-out. J’en ai profité pour me balader dans le quartier qui porte le nom de Coyoacan autrement dit le quartier des coyotes car il n’y a pas si longtemps Coyoacan était un petit village perdu dans la vallée peuplée de Coyotes. Le coin est super sympas fait de rues pavées de galets, pleins de petits parcs de petits bistrots, de petites boutiques. On peut y voir le palais Cortés ; la première construction du Conquistador et le lieu du 1er gouvernement espagnol du Mexique. C’est aussi là que se trouve la maison de la Malinche et là encore que fut assassiné Trotski. Cortés a laissé sa trace partout construisant palais, maisons et forteresse mais très peu de rue ne porte son nom, alors l’on ne compte pas les rues Benito Juares, Hidalgo, Zapata, Villa, Porfirio Diaz ou Serdan tous ces personnage qui ont fait le Mexique. Chez nous a-t-on de tels personnages ? (oui mais on veut déboulonner leur statue). Ici pas d’esprit revanchard, le sentiment d’unité nationale est très fort.


Je me suis trimballé au mercado de la Merced, l’un des plus grand marché couvert. Situé au sud est du Zocalo il était à l’origine à l’extérieur de la ville Mais a toujours été le marché le plus important de Mexico. Couvert depuis 1860, il a été partiellement détruit par l’explosion d’un stand de feu d’artifice  C’est gigantesque, des épices dont on imaginait pas l’existence, même choses pour les fruits et les légumes, des piments séchés, la viande, de petits insectes très salés, des fleurs, et tous le bric à brac habituel (Je n’avais jamais vu du jus de canne en bloc).

Les échoppes sont regroupées par genre mais on a vite fait de s’y perdre Les alentours du marché sont envahis par les marchands non officiels Ce commerce est interdit mais toléré car le chômage est important à Mexico et les petits colporteurs vendent des petits objets comme des écouteurs, de piles, des masques anti Covid pour quelques pesos.


Se promener dans le centre historique de Mexico est un vrai plaisir pour les yeux à chaque coin de rue un bâtiment splendide une église penchée, des taquerias ambulantes, des vendeurs de jus de fruits frais J’ai aussi longé le « paseo de independencia » la gigantesque avenue de deux fois trois bandes plus la piste cyclable et un espace réservé pour les bus ; Il fait plus de neuf kilomètres. Ce paseo est bordé d’arbres et d’immeubles impressionnant tantôt modernes tantôt anciens. A Mexico les trottoirs sont plats contrairement aux autres villes que j’ai visitées où les trottoirs sont une torture pour les chevilles

Fatigué de mes promenades et surtout de mon hostel, j’ai remis les visites du musée d’anthropologie et de Frida Kahlo pour mon prochain séjour à Mexico après quelques jours passés à Taxco

Le quartier Chinois

L'ancien Palais du Gouvernement

Avenue Madero

Chapelle de la Conchita 1ère chapelle de mexico

Sur le Paséo immeuble de la loterie

La torre Latino americano

La Poste centrale








 

Puerto Vallarta

J’avais décidé de faire un trajet de nuit, surtout pour profiter des derniers moments à Maruata. Je me préparais donc à trois correspondan...