Le trajet depuis Puebla se déroule sans problème. Le terminal de bus de Mexico est gigantesque. Imaginez cinq Zaventem mais pour les bus Un énorme arc de cercle où se garent les bus entoure un énorme hall. Ça grouille de monde toutes les agence de bus sont représentées. Et au centre, comme un peu partout, au Mexique : des petits stands de restauration rapides taquerias, Burger King et consorts, des réparateurs de Gsm, des vendeurs de chips, de churros, de glace, de montres et un stand d’information ; VIDE.
Le moyen le plus rapide pour les longues distances à Mexico est le métro. 12 lignes, 195 stations c’est le plus grand réseau de métro d’Amérique après New York. Et on s’y retrouve facilement, les plans sont disponibles sur le net. Un trajet coûte 5 pesos (0,22€) il est facile de se procurer une carte et de la recharger. Les couloirs se croisent et s’entrecroisent, tout y est bien indiqué chaque ligne a une couleur, les directions sont claires, la foule se déplace de façon fluide. Les quais sont gérés par des policiers postés sur un podium. Il y en a plusieurs par quai qui rappellent, à voix haute qu’il est dangereux de s’approcher du bord du quai, qu’il faut se méfier des pickpockets et donc protéger son sac, que l’extrémité des quais est réservé aux femmes et aux enfants. Ils rappellent aussi l’importance du port du masque. Ils rappellent qu’il faut laisser descendre les passagers avant de monter. Un coup de sifflet autoritaire annonce la fermeture des portes. Des écrans de télévision passent les infos en boucle. Si une rame est trop pleine on patiente jusqu’à la suivante. On n’attend jamais longtemps. Et tout roule.
Si le métro et le terminal paraissent immense, tout à Mexico est démesuré, les avenues à 4 bandes les statues, le Zocalo, la cathédrale, les quartiers qui sont en fait des villages phagocytés par cette ville à la croissance exponentielle. Imaginez près de 22 millions d’habitants avec une densité de 6.200 hbts / km² La ville entourée de montagnes et de volcans .Elle a été bâtie par Hernan Cortez sur les ruines de Tenochtitlan, la capitale aztèque qu’il venait de conquérir. Or Tenochtitlan était-elle même construite sur une île flottante dont la stabilité était savamment entretenue par un réseau de canaux de drainage.
Le sol de Mexico n’est donc pas un exemple de stabilité. La plupart des édifices de cette époque sombrent et certains sont ainsi descendus de plus de deux mètres. La cathédrale aurait subi le même sort si on ne l’avait astucieusement stabilisée grâce à un financement Volkswagen. On peut vérifier son aplomb grâce à un pendule suspendu depuis le sommet de sa coupole. La Cathédrale domine le Zocalo.
Elle a été construite sur les ruines du « Templo Mayor » temple symbole sacré de la cosmogonie aztèque. Sous le Zocalo il y aurait pas loin de 80 temples enfouis et à jamais perdu. Seuls rescapés les restes du Templo Mayor où l’on a retrouvé la pierre du soleil également appelé calendrier aztèque. Le Zocalo est lui aussi impressionnant, 240 m de côté, la place est imposante. On l’appelle Zocalo car autrefois s’y trouvait la statue de Carlos IV. Quand on déplaça la statue, on laissa le socle qui se dit Zocalo en espagnol. Depuis toutes les places centrales des villes mexicaines s’appellent Zocalo.
Je disais donc tout est démesuré à Mexico city. Tout sauf l’espace que me réservait mon hostel pour dormir. D’emblée le lieu était suspect. L’hostel occupait une portion d’un espace restaurant/bar. Un long couloir, des portes, un cagibi réception. Chaque porte dévoilant un espace dormitory. Trois fois trois lits superposés, 40 cm d’espace entre les lits ça fait peu. Assez pour dormir, pas assez pour s’assoir ni pour se relever. C’est comme ça que j’imagine mon cercueil. La lumière collée à mon front m’éblouissait. Les toilettes dont je fais un usage modérément fréquent étaient allouées au restaurant donc éloignées de plus de 150 pas et fréquemment bouchées.
Pas pratique quand on est endormi et pressé. Les douches étaient aussi pas mal. Il fallait demander la lumière et faire tout une manipulation pour avoir de l’eau chaude. L’évacuation étant bouchée, on ne pouvait rien laisser par terre surtout pas ses chaussures. La première fois je les ai retrouvées flottant avec mes chaussettes dans le couloir. Enfin… j’avais eu de l’eau chaude. Le climat de Mexico est plus clément que celui de Puebla. Quand on choisit son hostel sur son application on sélectionne en fonction de la localisation, et du prix. L’hostel Mexico remplissait les deux critères et dans les commentaires personne ne mentionnait l’exigüité des lits. Moi je n’y manquerai pas.
Mexico centre historique grouille de vie. Tout espace vide est aussitôt utilisé pour vendre des masques anti-Covid, des tacos, des livres, des bijoux, des churros, des chips, des jus de fruits frais, Je n’ai pas dû chercher longtemps pour trouver un barista à mon goût et les tacos les meilleurs depuis Merida. Le soir, l’Avenida Juarez qui longe le parc Alameda pour rejoindre le Zocalo est particulièrement animée les gens s’y baladent, des groupes de musiciens par toujours doués mais enthousiastes jouent des airs des années ’80. J’ai même entendu le désormais classique « Hôtel California » d’autres dansent au son de leur smartphones amplifiés par une enceinte Bluetooth. Ceux-là préfèrent les classiques mexicains avec force cuivres.
Au coin de l’avenue Juarez près du Palacio « Bellas Artes » campent des femmes de Oaxaca en signe de protestation contre les injustices subies par les femmes du Chiapas.
A Mexico j’ai surtout marché visité les musées du centre : celui du Templo Mayor où on apprend les détails de la chute de Tenochtitlan et toute la symbolique des bâtiments, des temples qui constituaient la cité. Hernan Cortez ne parlant qu’espagnol avait recruté une interprète : La Malinche. Il a en fait sa maitresse et ne l’a quittée, après lui avoir construit une maison (actuellement en rénovation), que lors de l’arrivée de sa femme. La Malinche, réputée traitresse ne l’était pas en fait, Elle était d’origine Nahua peuple rival des aztèques mexicana.
J’ai voulu visiter le musée Frida Kahlo mais une fois de plus je me suis fait refouler les places étant sold-out. J’en ai profité pour me balader dans le quartier qui porte le nom de Coyoacan autrement dit le quartier des coyotes car il n’y a pas si longtemps Coyoacan était un petit village perdu dans la vallée peuplée de Coyotes. Le coin est super sympas fait de rues pavées de galets, pleins de petits parcs de petits bistrots, de petites boutiques. On peut y voir le palais Cortés ; la première construction du Conquistador et le lieu du 1er gouvernement espagnol du Mexique. C’est aussi là que se trouve la maison de la Malinche et là encore que fut assassiné Trotski. Cortés a laissé sa trace partout construisant palais, maisons et forteresse mais très peu de rue ne porte son nom, alors l’on ne compte pas les rues Benito Juares, Hidalgo, Zapata, Villa, Porfirio Diaz ou Serdan tous ces personnage qui ont fait le Mexique. Chez nous a-t-on de tels personnages ? (oui mais on veut déboulonner leur statue). Ici pas d’esprit revanchard, le sentiment d’unité nationale est très fort.
Je me suis trimballé au mercado de la Merced, l’un des plus grand marché couvert. Situé au sud est du Zocalo il était à l’origine à l’extérieur de la ville Mais a toujours été le marché le plus important de Mexico. Couvert depuis 1860, il a été partiellement détruit par l’explosion d’un stand de feu d’artifice C’est gigantesque, des épices dont on imaginait pas l’existence, même choses pour les fruits et les légumes, des piments séchés, la viande, de petits insectes très salés, des fleurs, et tous le bric à brac habituel (Je n’avais jamais vu du jus de canne en bloc).
Les échoppes sont regroupées par genre mais on a vite fait de s’y perdre Les alentours du marché sont envahis par les marchands non officiels Ce commerce est interdit mais toléré car le chômage est important à Mexico et les petits colporteurs vendent des petits objets comme des écouteurs, de piles, des masques anti Covid pour quelques pesos.
Se promener dans le centre historique de Mexico est un vrai plaisir pour les yeux à chaque coin de rue un bâtiment splendide une église penchée, des taquerias ambulantes, des vendeurs de jus de fruits frais J’ai aussi longé le « paseo de independencia » la gigantesque avenue de deux fois trois bandes plus la piste cyclable et un espace réservé pour les bus ; Il fait plus de neuf kilomètres. Ce paseo est bordé d’arbres et d’immeubles impressionnant tantôt modernes tantôt anciens. A Mexico les trottoirs sont plats contrairement aux autres villes que j’ai visitées où les trottoirs sont une torture pour les chevilles
Fatigué de mes promenades et surtout de mon hostel, j’ai remis les visites du musée d’anthropologie et de Frida Kahlo pour mon prochain séjour à Mexico après quelques jours passés à Taxco
L'ancien Palais du Gouvernement
Avenue Madero Chapelle de la Conchita 1ère chapelle de mexico Sur le Paséo immeuble de la loterie
La torre Latino americano |
La Poste centrale |
22 millions d'habitants, ça fait du monde !!! ca doit te changer des petites plages calmes, naturistes ou pas ;-))
RépondreSupprimerCourage dans ton dortoir/couloir ! et merci de nous donner à lire ces comptes rendus si vivants et détaillés, un plaisir !
Ce que j avais retenu de Mexico lors de mon passage c est surtout ce nuage de pollution au dessus de la ville et l'odeur de mauvaise essence sortant des pots d'echappement l'altitude n aidant en rien
RépondreSupprimerJM