09 janvier 2022

Palenque, les ruines, les fourmis et moi


Je quitte Campeche sous une pluie intense, j’arrive à Palenque, à 5 heures du mat’, sous une pluie torrentielle. Celle du genre orage tropical, on ne voit pas entre les gouttes, les rues sont transformées en fleuve, les ronds-points en lac. Trop tôt pour un check-in. Il fait 14 degrés et ne peux me réchauffer après la clim du bus calée sur 10 degrés. Dans mon entêtement à voyager léger, c’est la première fois que je ne prends pas de vêtement de pluie. Erreur ! !

Mon hostel est à un saut de puce. C’est pourtant en taxi que je m’y rends pour la modique somme de 65 centimes qui me garantissent d’arriver sec à l’auberge. Je suis crevé et frigorifié mais je découvre un hostel hyper-confortable, des chambres hyper propres, des douches chaudes même parfois trop et des WC à la japonaise qui te nettoient d’un petit jet d’eau tiède. On y reste bien plus que le temps nécessaire à un nettoyage ordinaire. Tout est bien organisé, l’administration est très rigoureuse, ça fait un peu usine. La cuisine est un peu petite, on s’y bouscule car les voyageurs ont pris l’habitude de se concocter des menus gastronomiques : galettes de flocons d’avoine le matin en sus de l’omelette aux tomates, pipérade des tomates, piment doux, et oignons mélangés à un bol de lentille à midi. Tout ça met des plombes à cuire donc, on fait la file et comme il n’y a que 2 poêles et une casserole. Ça dure. Moi, je me nourris presque exclusivement de tacos, quesadillas, tortas, gringas dans une gargote sur mon chemin.


Palenque est une ville sans charme. Elle sert principalement de point de départ pour diverses randonnées. C’est ma première étape dans le Chiapas. Alors que le Yucatan (d’où je viens) a un sous-sol calcaire et une très fine couche de terre arable, le Chiapas est beaucoup plus propice à l’agriculture. On y cultive le café, le cacao, bananes et plein d’autres fruits. Mais la région compte parmi les plus pauvre du Mexique et est encore agitée par des mouvements de révolte armée : les Zapatistes. La population est principalement maya, on apprend cette langue à la maison et l’espagnol à l’école, mais on communique en maya. Il y a quantité d’idiomes mayas, celui majoritairement parlé dans les environs de Palenque est très vite reconnaissable tantôt très fluide tant fait d’une succession de consonnes explosives.

Palenque est connue pour ses ruines et le tombeau du roi Pakal, le roi dit « cosmonaute » parce qu’il apparait allongé dans ce qui peut ressembler à l’habitacle d’une fusée, et vêtu d’une combinaison spatiale sur la stèle qui couvre son sarcophage.



Les ruines ne sont pas trop éloignées de la ville. Il faut les découvrir dès l’ouverture car en cette saison, bien que le soleil soit bas, le lieu entouré par la forêt émerge alors de la brume matinale Dans cet écrin de verdure on découvre alors : le palais, le palais de la reine, le temple des inscriptions, un petit jeu de pelote et plein d’autres temples ou monuments administratifs. L’accès en est restreint en raison de la pandémie me dit-on (elle a bon dos la pandémie) je crois que la principale raison est le manque de respect des touristes qui gambadent partout à la recherche du spot instagramable. Il n’y a pas trop de monde mais nombreux sont les vendeurs de souvenirs dont les appeaux qui font croire qu’on est entouré de singes hurleurs.


Depuis Palenque de nombreuses agences proposent la visite d’autres ruines proches du Guatemala. J’ai tenté. Le « Tour » prévoyait également une randonnée dans la jungle pour observer la faune et la flore ainsi qu’une visite d’une communauté purement maya traditionnelle. Ça sentait l’arnaque, mais l’aventure c’est l’aventure. J’ai booké en regardant la météo et le minibus est venu me chercher à 5 heures du mat’. Bientôt rejoint par une famille américaine parfaitement hispanophone et un couple de CDMX (mexico city) Nous avons roulé 4heures sur la route jalonnée de « topes » (sorte de casse vitesse installés par les communautés. Autrement dit ça n’avance pas vite mais ça secoue beaucoup. Nous avons profité de l’aube et de nombreux arrêts pipi (même trop pour moi) Le temps était radieux le soleil écrasant jusqu’à notre arrivé à Bonampak, le premier site dont le trajet comportait une bonne partie en Lancha (pirogue). Là, « Chaahk » (le dieu de la pluie)

s’est réveillé et nous bien trempé. Pris au dépourvus, mais stoïques, nous avons poursuivi la visite : Temples, tombeau, jeux de pelotes, agora et explications interminable du guide volubile qui ne pipe pas un mot d’anglais. Soudain Chaahk s’est calmé. Il était temps pour nous de rejoindre l’autre site : Yaxchilan … où Chaahk nous attendait encore plus généreux que précédemment. C’est en écoutant le guide nous raconter le site et les peintures retrouvées sur place que je me suis fait bouffer par de minuscules fourmis qui me mordaient et emportaient à chaque morsure un petit bout de ma cheville. Le collectivo nous a enfin conduit où nous allions dormir un sympathique éco-lodge minimaliste  très humide où je me suis écroulé jusqu’à 9 heure.


C’est l’aubergiste qui m’a réveillé. La veille Il m’avait tenu éveillé (à peine) en me contant l’histoire de la lune. Un discours mi espagnol mi maya C’est dire que je n’ai pas compris grand-chose et encore moins retenu quoi que ce soit. Je faisais de grands efforts pour garder les yeux ouvert et l’épouse de mon compagnon d’infortune se contentait de : hmm, ha !, hoo !  pour ponctuer le récit interminable.

Le lendemain donc : promenade dans la jungle. On m’avait promis une flore riche en couleur, une faune luxuriante. Je n’ai vu qu’un singe araignée apprivoisé très amical qui s’accrochait désespérément   à mon cou. Espérant sans doute que je le libérerais de son joug. Sinon nada même pas une grenouille. Mais plein de fourmis qui ont continué le travail entamé par leurs consœurs de la veille. Au bout de trois heures, alors qu’on me promettait une cascade (pas la plus proche qui n’était pas inclue dans le « tour » mais celle à 5 kilomètres) J’ai renoncé. Ma guide était très sympa, me tenant la main quand je risquais de glisser dans la rivière, elle était accompagnée de sa fille d’une dizaine d’année qui se nommait « Anakin » ou quelque chose d’approchant ce qui sonne très maya.

L’étape suivante était la rencontre d’une communauté Lacandon. Ils sont décrits comme très discrets, arborant de longs cheveux noir et vêtus d’une longue tunique blanche. Le tout évoquant Tintin chez les Picaros ou l’homme à l’oreille cassée. Le guide nous a baladés dans les champs et nous avons atterris dans une cabane enfumée où nous attendait un vieillard aux cheveux gris, dont le visage déformé témoignait d’un AVC plus ou moins récent. Il nous a été présenté comme le chamane très respecté des Lacandons.


Il nous a marmonné un discours sur les bienfaits de la méditation, l’importance des phases de la lune, le respect de la nature. Derrière lui sa fille, très jolie, transportait des bouteilles de coca remplies d’eau. Sa femme toute pliée trottinait autour de nous. Elle portait les cheveux longs et gris, une longue et vieille tunique, son visage parcheminé paraissait préoccupé. A son cou pendait un trousseau de clé qui atteignait son nombril tant elle était voutée. Dans le village j’ai retrouvé Anakin et sa mère. Le village Lacandon était donc une entreprise familiale.

Enfin vient le moment du retour, trois longues heures ponctuées de « topes » et d’arrêts pipi. A l’auberge, on retrouve les autres voyageurs, on échange les impressions. Je me prépare à mon étape suivante : San Cristobal de las Casas, en soignant mes mollets ponctués d’une myriade de taches rouges qui démangent.

02 janvier 2022

Campeche

Un petit trajet de 3h me conduit à Campeche, le premier port fondé par les espagnols lors de la conquête du Yucatan. C’est de là que partaient les produits destinés à l’Espagne. Ils furent bien sûr la proie de pirates. C’est pourquoi la ville s’est très rapidement entourée de remparts dont on peut encore voir la trace.


Le bus me dépose à cinq kilomètres de l’hostel. Ce qui me donne l’occasion d’apprécier les rues très colorées du centre-ville. Les rues, assez étroites, sont bordées de maisons coloniales très bien entretenues qui ressemblent à celle de de Valladolid. Pourvues de hautes portes de bois avec un liteau de pierre surmonté de décorations imitant un chapiteau. Les fenêtres toutes grillagées et ouvertes  qui permettent l’aération car il fait très chaud. Les murs sont peint de couleurs vives ce qui donne un aspect très village de vacances. Les trottoirs sont tellement étroits qu’on se croise difficilement. Et comme certains ont près d’un mètre on y accède par de petites marches traitresses. Les monter est facile, les descendre périlleux.


L’hostel Quetzal où j’ai réservé occupe un coin. Il est en pleine réorganisation. Les lits se dotent progressivement d’un second étage afin de doubler sa capacité. Il y a deux chambres de dix lits chacune, les clients sont apparemment aussi bordéliques que moi et chaque lit est entouré de vêtements, chaussures et affaires de toilette. Il y a bien des coffres et des cadenas, mais tout le monde fait confiance L’atmosphère est très relax et comme d’habitude très polyglotte. Une sympathique hollandaise me propose, dès mon arrivée de partager le guacamole qu’elle est en train de préparer pour le repas du soir. Vers 19 heures on se retrouve donc devant une énorme casserole de guacamole.

Chacun pioche dedans à l’aide d’une espèce de chips mexicain très dur. Il y a Simone qui a cuisiné, Ben un autre hollandais, Richard un anglais qui doit avoir mon âge, il parait très grand et plutôt sec, Il parle lentement d’une voix grave. Il me fait penser à Jacques Tati. Et enfin Il y a Georges, un mexicain qui vit en Alaska. Il dit avoir 80 ans, mais en parait soixante. C’est un énergumène hyperactif qui ne tient pas en place. Pour se calmer, il se roule des joints bien épais qu’il tente de partager avec tout le monde sans succès. Il est volubile, mais mange ses mots ce qui le rend parfois incompréhensible. Mais cela ne l’empêche pas d’avoir une opinion sur tout. La conversation se poursuit en anglais. D’abord sur la confusion sur les prénoms. Personnellement je ne fais jamais l’effort pour retenir les prénoms que j’oublierai forcément dans les jours qui suivent. Mais ce jour-là, on a tous pris Richard pour un Tom, ce qui l’a bien amusé. La conversation se poursuivit sur les lieux que l’on avait visités et ceux que l’on avait l’intention de voir. Comme il se doit, on a bordé le sujet du Covid. Nous étions tous vaccinés. Sauf George qui nous a déclaré que le Covid était une invention des médias. On était un peu estomaqués. Ici la population respecte les distances et le port du masque. Personne ne prend cela pour une atteinte à la liberté. Les gens se font vacciner pour se protéger et protéger les autres. La majorité des mexicains sont vaccinés sauf les enfants de moins de 5 ans. Il n’y a pas de pass-sanitaire. En fin de soirée la conversation a continué sur l’existence des extra-terrestres. Georges nous a affirmé que les extraterrestres nous ont apporté la civilisation. Comme preuve, il nous a parlé de Nasca et du lac Titicaca qui a la forme d’un jaguar. On n’est jamais à l’abri d’un moment inoubliable avec George.

Je ne sais pas pourquoi il est venu a Campeche, il est là depuis quelques mois, s’occupe parfois des réservations, gère l’occupation des lit, le changement des draps, il s’agite, et ne sort que pour acheter de l’herbe et à manger. Quand il achète des bananes, il y en a pour un régiment  pour les œufs pareil pourtant il ne se nourrit que de « noodle soup ». Il ne tient pas en place, toujours l’air préoccupé. Pour tout dire il est un peu envahissant.


A une cinquantaine de kilomètres se trouvent les ruines d’Edzna. Le site est très agréable à visiter car il y a peu de monde. On y retrouve une pyramide entourée de temples. On peut y grimper et de là-haut, la vue est superbe. On domine alors l’agora, le terrain de jeu de pelote et la « casa grande » qui était réservée au peuple. Le soleil était écrasant et l’ombre des grands arbres rafraichissante.

Déambuler dans Campeche est un vrai plaisir des yeux, mais il faut garder à l’esprit la hauteur des trottoirs et l’exiguïté des marches qui permettent de traverser. Autour du Zocalo se trouvent les principaux musées de la ville dont la casa n°6 une maison de riches propriétaire conservée en l’état avec cuisine chambre et salon meublé qui laissent imaginer comment était la vie au 17 ème siècle. Entouré de colonnades, le Zocalo est, en ce moment de fêtes, encombré de stands de churros et autres chips mexicains. La cathédrale trône à l’est. Il reste un morceau de l’enceinte fortifiée au sud. Une balade sympa.


Je suis arrivé à Campeche juste avant le réveillon de nouvel an. Les journées qui ont suivi ont vidé les rues, les magasins, les restaus, le marché tout était fermé. Tout sauf les « Oxxo » qui sont les dépanneurs mexicains. On y trouve un peu de tout mais jamais ce que l’on cherche, excepté des chips. Dans l’un il y a du lait mais pas dans l’autre. Certains proposent des saucisses, de l’alcool, des écouteurs, du nescafé, des sodas que vous ne retrouverez pas chez l’Oxxo de l’autre côté de la rue.

Nous sommes le 2 décembre je me dirige vers Palenque.

27 décembre 2021

Mérida



Le bus me dépose dans ce que je crois être la banlieue car la rue est pleine de déchets, bouteilles vides, gravillons, papiers graisseux, eh bien non, je suis à quelques encablures du Zocalo. Le chemin jusqu’à mon hostel est un peu longuet. Faut dire que les trottoirs sont très étroits et accidentés. Par contre s’orienter est facile les numéros impairs sont orientés est-ouest et les pairs du nord au sud comme dans la plupart des villes mexicaines et de même qu’à Cuba Pour s’y retrouver, il suffit de compter. L’hostel semble avoir été construit dans un garage. Bien que carrelé il est en pente douce jusqu’à la piscine en passant par la salle commune puis l’espace musculation, la terrasse et enfin la piscine. Dans la cuisine, la pente est compensée par une petite marche qui surprend quand on la monte et plus encore quand on en descend. L’accueil est sympa et l’ambiance est polyglotte avant qu’on se rende compte que la majorité est française. Les lits superposés sont faits de bois de caisse mais ne manquent pas de confort. Mon lit est celui du bas juste en face de la clim. Quand celle-ci se met marche tout l’air frigorifié se concentre sur mes pieds. Le reste de mon corps sue.


Le quartier me paraît bien désert après Valladolid où l’on trouve de tout partout. Ici il faut marcher pour trouver une bière ou une banane. J’ai appris par la suite que je n’allais pas dans le bon sens. Par principe je me dirigeais vers le Zocalo, traversant le centre commercial populaire. On y trouve, à part égale, des vendeurs/réparateurs de mobile ici on dit « cellulares », des jeans/pantalons, des produits de beauté un peu bas de gamme, des teeshirts (mais pas de pantalons), de petits magasins d’alimentation dont l’offre se limite souvent à une pléthore de chips et quelques sodas. Très peu de taquerias, et pas de fruits ni légumes. Les maisons sont vieilles et peu entretenues. Chaque boutique diffuse SA musique très généreuse en décibel mais pas toujours en accord avec la musique du voisin. Il y a aussi les pharmacies où les produits anti moustiques côtoient les bouteilles de coca et les pilules de Viagra et les inévitables chips. A moins d’un kilomètre de l’hostel, un parc et une église entourée d’une multitude de stands de cuisine dont l’offre est simple et peu variée : tortas ou tacos. Ceux-ci sont proposés dans des assiettes emballées d’un sac en plastique pour éviter la vaisselle. On s’assied, on commande et on boit. Pas de bière ; refrescos ou sodas. Ca cale.


Arrivé au Zocalo, l’inévitable cathédrale bien orientée cette fois, construite comme ses sœurs jumelles des pierres prélevées sur les temples mayas qu’elle remplace. C’est la plus ancienne du le continent américain et elle recèle un des plus grand crucifix, si pas le plus grand. Appelé « Cristo de la Unidad » car il symbolise la réconciliation entre le Mayas (pas très rancuniers »et les Espagnols ? Sur la place encore on peut admirer la façade de la casa de Montejo, le conquistador qui a fondé la ville sur les restes de la ville Maya de T’ho. La famille l’a habitée depuis sa construction jusqu’en 1980. Les reliques de l’histoire jalonnent le Zocalo et les alentours. Comme à Valladolid, la circulation est réglée par des feux doublés de policiers.ères. Mais en plus lorsque les piétons peuvent traverser, on entend un petit jingle qui à la longue devient horripilant.

Le Zocalo est le point frontière, au Sud le Mérida populaire avec ses taquérias, ses petits commerces les rues grouillant de méridianos.as. Un peu la rue neuve un jour de soldes. Au Nord, une fois dépassée les boutiques de souvenirs un peu classe. On peut même boire des expressos et des bières belges. Car il y a un bar qui s’appelle « le carré » tenu par des Liégeois.


Plus au Nord, le long du « paséo Montejo » sorte de champs Elysées de Mérida, les énormes demeures des rois du sisal. Car la ville a connu une énorme croissance grâce au Sisal, rebaptisé l’or vert, dont ont extrayait des fibres longues et résistantes. L’arrivée de fibres synthétiques au milieu de XXème siècle fit tomber cette économie.

Je suis arrivé à Mérida en plein préparatif de Noël. Les quartiers populaires étaient en effervescence mais pas de festivités extérieur. Nous avons fêté Noël à la téquila et au poulet. Ce soir-là, un petit coréen tout timide nous a annoncé que c’était son anniversaire Certains ont trouvé « Happy Birthday » en coréen sur YouTube que nous avons tous entonné. Comme la connexion internet était défaillante et saccadée, on comblait les vides avec les sous titres. C’est très vite devenu un Karaoké déjanté

Le lendemain, après un réveil difficile, on a découvert un Mérida désert ; de même pour le surlendemain qui était un Dimanche.


Mérida ne m’a pas vraiment plu, à l’exception de « Gran Museo del Mundo Maya » Bâtit bien au nord  Impossible d’y accéder à pied. Cela donne l’occasion de se frotter aux transports en commun. D’abord savoir quel bus prendre. Chaque personne auprès de laquelle on se renseigne a une petite idée mais ne correspond pas à l’idée que s’en font les autres. Finalement je trouve l’arrêt sur mon appli de géolocalisation. Sur place on me conseille de prendre un combi : « là-bas au coin à gauche » ou l’on me conseille de revenir sur mes pas. Là je pénètre dans un combi. On est à dix Il fait étouffant, tous les 300 mètres le combi s’arrête on profite de l’air frais le temps qu’un passager monte.

Au bout d’une bonne demi heure le combi s’arrête et le chauffeur me désigne du pouce une structure hyper moderne sorte de pelote de ruban en acier. Pas laide mais bizarre. Le musée est intéressant mais faut être fortiche en espagnol car tout n’est pas traduit en anglais. J’y ai appris entre autres qu’il y a autant d’idiomes mayas distincts qu’il y a de langue indoeuropéennes



Le retour en bus fut épique lui aussi. On monte dans le bus déjà rempli de gens assoupis dont la tête ballotte au rythme des casses vitesse qui jalonnent chaque route au Mexique La majorité sont des femme à la physionomie typique des mayas. Petites, un peu fortes, une poitrine généreuse, et ce qui frappe c’est que leur tête est posée directement sur le torse. Pas de cou. Certaines portent une tenue traditionnelle une sorte de chasuble de coton blanc dont le dessus est brodé de motifs floraux. Les plus jeunes ont des traits plus fins et de beaux cheveux noirs lâchés. Il fait aussi chaud que dans le combi. Et j’ai bien de la peine à rester debout, ce musée m’a cassé les pattes.


Mérida c’est donc la ville qui offre peu d’intérêt mais sert de port d’attache pour visiter les sites intéressant. Mais j’ai renoncé à revoir Chicxulub où l’astéroïde tua tous les dinosaures et permit aux mammifères de dominer les règne animal .J’ai renoncé à Progresso car les autobus partaient vraiment tard et je risquais d’être coincé là-bas. Par contre je me suis baladé sur les ruines de Mayapan : une espèce de mini Chichen Itza. Le site était quasi vide. Un régal


Je suis parti à l’aventure à Célestun. Booking ne proposait aucun hostel, ni hôtel. Donc pas de réservation. J’ai trouvé un petit hôtel en 5 minutes à un prix plus qu’intéressant : douze euro pour une chambre avec clim, eau chaude et télévision

Célestun est connue pour être un site d’observation  de flamants roses à la descente de bus on est agressé par les représentants de tours « Flamingos » Les un partent de la plage, les autres de la lagune Moi, je n’étais pas pressé je me disais que ces oiseaux seraient plus fringant le matin. Après une nuit rafraichissante et calme je me suis pointé à la plage à 8h. La première lancha venait de partir. Nous avons pris le large à quatre un couple de CDM avec leur fille. Ce qui m’amène à dire que les mexicains sont très accueillants Très vite ils ont entamé le dialogue. S’intéressant à mon voyage à moi, ma famille ; au bout de dix minute on était presque une famille s’échangeant les compte WhatsApp je suis donc invité à Mexico quand j’y passerai. Pensez-vous que cela puisse se produire en Belgique ? La balade en mer fut longue. Le guide disert, si pas volubile. Il nous a baladé dans la mangrove, explique pourquoi elle devient rose au printemps ce qui donne leur couleur aux flamants. Puis enfin, nous les avons vu  le groupe était assez petit mais nous étions proches et eux bruyants


22 décembre 2021

Valladolid, La sultane de l'est




Bâtie sur la cité maya Zaci, Valladolid fut une des premières ville espagnole de la nouvelle Espagne. Construite selon le plan adopté habituellement par les conquérants : des rues perpendiculaires avec au centre une place carrée : le Zocalo. Le Zocalo est l’espace où les habitants se retrouvent à la tombée de la nuit. Des arbres, de l’herbe, de la fraicheur et des bancs. Notamment ces petits sièges à deux places ou l’on s’assied face à face facilitant la conversation chez nous on les appelle les fauteuils confidents. Le soir les gens y déambulent en famille au son assourdissant des oiseaux qui rivalisent de cris. On y trouve aussi des taqueria ambulantes et des chariots vendeurs de bonbons. Au sud du Zocalo : la cathédrale bâtie avec les restes de monuments maya est orientée vers le nord (fait exceptionnel).

Valladolid a un passé tourmenté construite sur les ruine de Zaci. Le conquistador espagnol lui donna le nom de la capitale de l’Espagne d’alors. Les mayas se révoltèrent et furent matés. Elle fut le théâtre de combats sanglant au 19ème siècle lors de la guerre des castes opposant les mayas à la population blanche. Les derniers mayas rebelles furent exterminés en 1908


Les rues de Valladolid sont bien agréables à parcourir. On y découvre une succession de maisons coloniales aux façades lisses et colorées. Toutes sont construites sur le même schéma deux fenêtres une porte centrale un patio / Jardin. La circulation automobile au centre est très importante car c’est là que se concentre toutes l’activité commerciale. Si le problème de la pollution n’a pas été résolu (ça pue la rage) celui du stationnement lui est réglé par la profusion de petits parkings payants Des cours intérieurs spacieuses ont été transformées à cet effet. En fin de journée la circulation est réglée par les feux de signalisation doublés d’un policier gesticulant et sifflant avec force et conviction. A chaque croisement son feu et son policier dans une chorégraphie amusante mais efficace.

Que faire à Valladolid ? Une fois visité la cathédrale, flâné dans le zocalo et déambulé dans les belles rues colorées, on peut tenter une visite du « convento San Bernardino ». Ce qui donne accès au premier cénote de la visite. Le sous-sol du Yucatan est calcaire et donc propice à la formation de grottes remplies d’eau douce. La chute de LA météorite qui a mis fin aux dinosaures a été tellement violente que les « plafonds » de ces grottes se sont effondrés créant par ce fait des cénotes. San Bernardino a été construit sur un cénote, Le cénote Zaci se trouve au centre de Valladolid. Les Mayas construisaient  leurs cités près de cénote car ils constituaient une inépuisable réserve d’eau douce. Il y a autour de Valladolid des dizaines de cénotes tous surexploités par le tourisme. Il y a tant de visiteurs que le temps de la découverte est limité. Le plaisir étant évidemment dans le cénote quand le soleil l’inonde de sa lumière. Si le trou est petit cela peut être extrêmement bref et a certains moments de l’année seulement. Ainsi celui que j’ai visité ne bénéficiait de cet instant magique qu’au mois d’août vingt-cinq minutes par jour. Tant pis pour la photo arrangera cela avec photoshop.



Une autre visite qui s’impose près Valladolid c’est Chichen Itza la pyramide qui est reprise dans la liste des « nouvelles merveilles du monde » Il faut dire quelle est impressionnantes. Le trajet en collectivo (minibus alternative privée au transport en bus) dure une demi-heure. Il est conseillé visiter le site à l’heure d’ouverture Je me suis donc pointé à 7h au départ pour voir partir le collectivo. Comme ils ne partent que remplis, j’ai dû attendre le suivant. Nous avons démarré à 9h, à l’arrivée le site était déjà bondé. La foule se bousculait devant les guichets mais l’organisation est géniale. Une fois passé les guides spontanés officiels ou non mais tous payants. On arrive sur l’esplanade de la pyramide appelée El Castillo. Malgré la foule le spectacle est époustouflant  Chichen Itza a connu deux périodes d’apogée. Elle fut fondée par de Maya venu de des environs de Bacalar entre 450 et 500 PC Après une période de splendeur, la ville décline Et en l’an 1000 elle est repeuplée par des toltèque venu du Nord. Elle retombe dans l’oubli au 12ème siècle.  Son architecture est très complexe et met en exergue leurs connaissances en astronomie


Actuellement le lieu est exploité pour le tourisme. Les allées sont encombrées de stands de vendeurs de souvenirs colorés : les statuettes, les couvertures, les t-shirts, les bijoux, et les appeaux imitant le cri du jaguar ou de divers oiseaux. On ne s’ennuye pas sur le site. Je n’ai pas suivi de guide car la visite avec eux s’éternise. Car ils ont le souci du détail. Ils désignent l’objet de leur exposé avec leur pointeur laser.  Comme ils sont nombreux certaines frises ressemblent à des vitrines de Noël

Les Vallisoletanos n’aiment pas cuisiner aussi confient-il cette corvée à des spécialistes qui sont les rois un « à emporter » Dans leur échoppe s’alignent les sacs de repas à emporter. Il y a une table et des étagères. Vers midi, c’est le défilé

Je me suis logé à l’hostel « Tunich Naj ». C’est sans doute la consonance indienne qui a poussé cette voyageuse d’un âge certain à choisir cette auberge. Une petite dame toute sèche mais très musclée qui trottinait, toute la journée, le dos un peu vouté mais le pas ferme. Je ne suis pas très doué pour évaluer un âge, mais je lui aurais donné une bonne soixantaine. Pas l’ombre d’un sourire, ni bonjour, ni bonsoir, elle est restée muette pendant tout mon séjour. En gros une bien désagréable personne qui régnait en maître sur la commande de l’air conditionné qu’elle maintenait à 20°(ce qui est glacial ici). Si je vous en parle c’est que chaque matin toute la chambrée, ébahie, assistait à un striptease doublé d’une séance de yoga qui durait de 6h à 7h du matin. Un spectacle dérangeant

Un autre personnage qu’on a vu débarquer est cette allemande qui voyageait seule avec son fils âgé de 3 ans. Lourdement chargée elle trimballait une énorme valise à roulette, un sac à dos pas petit non plus, un sac ventral et un petit vélo. Elle est particulièrement désorganisée, et très logorrhéique. Elle semble m’avoir pris en sympathie. Comment fais-je pour attirer tous les canards boiteux (ou les cubaines vénales)


Finalement Valladolid est une petite ville à taille humaine où il fait bon vivre. Les rues sont propres et colorées on y trouve de tout ce qui n’est pas les cas de Merida. Mon étape suivante.

18 décembre 2021

Cancun

 


Ce n’est pas mon premier séjour au Sélina, j’aime bien l’endroit car il est proche de la gare routière. Les primo-arrivants croisent les touristes en partance. C’est donc un lieu propice aux échanges. Le bar sous tonnelle domine la piscine qui montre certains signes d’usage. L’endroit est plutôt anglophone. Les nuit y sont calme bien loin des ambiances fiesta qui font la réputation de Cancun

Mon compagnon de chambrée est Barcelonais mais vit à Ibiza où il vit de la vente de bijoux artisanaux. Durant trois mois il a sillonné le Chiapas à la recherche de pierres. Il en a profité pour améliorer ses techniques de tressage et de macramé. C’est un personnage. Très volubile, il parle fort avec de grands mouvements qui font ondoyer sa luxuriante tignasse brune. Il est persuadé du pouvoir des pierres dont il arbore un énorme exemplaire sur sa poitrine glabre. Il m’a expliqué comment il l’avait sertie et surtout la complexité tressage du collier, combien de nœuds par centimètre et le temps qu’il lui a fallu pour faire chaque nœud. J’ai assez vite décroché

L’autre personnage est un anglais qui est venu au Mexique pour plonger dans les cénotes. Grand passionné d’archéologie et d’histoire. Son obsession à lui c’est l’Atlantide qu’il situe au large de l’Afrique près des Canaries


J’ai passé deux nuits à Cancun, le temps pour moi de récupérer de mon interminable nuit montréalaise de refaire mon sac façon voyageur ainsi d’acquérir un couvre-chef qui protégera mes cheveux blancs du soleil mexicain


Prochaine étape Holbox

Puerto Vallarta

J’avais décidé de faire un trajet de nuit, surtout pour profiter des derniers moments à Maruata. Je me préparais donc à trois correspondan...